jeudi 1 décembre 2011

Prévention de l'intimidation: une responsabilité commune



L’impact du silence et de l’inaction des adultes témoins qui sont responsables de veiller à la sécurité de tous et chacun est désastreux pour les victimes. Dans cette situation, les enfants souffre-douleur sont responsables de leur propre protection et s’enlisent un peu plus à chaque jour dans un désespoir lourd de conséquences, dans l’humiliation et dans la souffrance. Nous comme enseignant, nous ne sommes peut-être pas responsables de cette situation mais nous avons tous une responsabilité devant ce phénomène.

Dans un contexte scolaire, ces actes ne favorisent en rien le climat scolaire sécuritaire, ni les liens sociaux, ni la coopération et encore moins l’amitié qui sont des facteurs nécessaires à l’apprentissage. Le développement doit se faire avec le contact de l’autre. Pour se développer un individu a besoin d’un entourage sécuritaire, de personnes empathiques et de constellations de déterminants qui changent au gré des saisons de la vie.

Selon Boris Cyrulnik, le climat affectif est trop souvent oublié quand on s’intéresse au développement de l’enfant.

<< Il faut envelopper un enfant de la vie quotidienne car le climat affectif et de sécurité augmentent la production de sérotonine et de dopamine qui ont des effets sur le développement physique, psychique et sur l’apprentissage. L’enfant a besoin de protection et de figures d’attachement sécurisantes  pour assurer son développement et pour découvrir le monde des choses. Le contraire est un tapis roulant vers la dépression.>>. Cyrulnik 2008

L’école doit être consciente de l’importance de son rôle qui va au-delà de la pédagogie. L’école doit être un déterminant dans la constellation affective et dans le développement de l’enfant mais elle doit également dans des cas de blessures et de traumatismes qui soient liés à l’intimidation, être un tuteur de résilience. C’est-à-dire, de devenir un substitut de sécurité afin de permettre à des enfants blessés de se remettre sur pieds et de reprendre leur vie.

Négliger de mettre en place un climat sécuritaire à l’école qui est  nécessaire à l’apprentissage, négliger les interventions qui soient vraiment efficaces dans les cas d’intimidation place l’école dans le camp des complices et des intimidateurs.
L’ignorance et le silence encouragent ainsi l’intimidation et donne encore plus de pouvoir aux tyrans de la cour d’école.

Une autre étude très intéressante d’Éric Debarbieux (2003) montre que même si la tendance confirme l’impact des caractéristiques socio-économiques sur la violence en milieu scolaire, certaines écoles situées dans des quartiers extrêmement défavorisés  ont de meilleurs résultats en termes d’indice de climat scolaire que des écoles plus favorisées. Ces écoles ont développé une culture qui ne tolère aucune manifestation d’agressivité de la part des adultes et des élèves et ont des équipes qui travaillent dans la concertation, qui interviennent en cas de problème et réduisent ainsi la possibilité que les agresseurs développent un sentiment d’impunité qui les conduirait à intensifier leurs activités.


Et vous ? Que comptez– vous faire dans votre école ?












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