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dimanche 20 novembre 2011
QUI SONT LES VICTIMES
II est possible que le fait de sentir inférieur crée un malaise que le langage non verbal de la victime laisse paraître; c’est cela que les intimidateurs perçoivent et qui motivent de tels gestes à l’endroit des victimes qui affichent bien malgré eux une fragilité et une vulnérabilité...
Les élèves qui ont des difficultés d’apprentissages et des résultats scolaires plus faibles, semblent être plus souvent intimidés que les autres. Le stress supplémentaire occasionné par les actes intimidants à leur égard contribue à faire augmenter les difficultés scolaires. Ceci a pour effet de placer les élèves dans une spirale sans fin et à créer encore plus d’intimidation à leur égard. D’autres enfants qui présentent des troubles de langage parfois même mineurs par exemple peuvent développer des comportements à caractères violents. Ce n’est pas tant les troubles de langages que les échecs scolaires répétés, l’étiquetage et le rejet par les pairs qui contribuent à accentuer ce problème Un fait très important et surtout très intéressant est que plusieurs victimes pensent que les différences physiques perçues comme des défauts sont la source de leur problème et de leur malheur, ce qui à prime abord semble logique.
Selon des études d’Olweus (Olweus 1999 : voir Blaya ,2006) en Norvège, les défauts physiques jouent un rôle moins important dans l’origine des problèmes d’intimidation que l’on puisse croire. Selon l’auteur, le vrai problème est que les victimes accordent trop et donnent trop d’importance à leur différences physiques et se sentent inférieures. Selon ce que mentionne Olweus dans Violences entre élèves, harcèlements et brutalités. Les faits et les solutions (Paris, 1999, p.38), il est possible que le fait de sentir inférieur crée un malaise que le langage non verbal de la victime laisse paraître; c’est cela que les intimidateurs perçoivent et qui motivent de tels gestes à l’endroit des victimes qui affichent bien malgré eux une fragilité et une vulnérabilité. Si cela s’avère être la vérité, il faudrait dans nos écoles, revoir complètement nos modes d’interventions auprès des victimes. Il faudrait s’attarder à d’autres facteurs et avoir une meilleure compréhension des caractéristiques sociales, familiales et affectives des élèves intimidés. Les enfants intimidés sont souvent seuls, ils n’ont pas beaucoup d’amis. Parfois ces enfants choisissent de se tenir à l’écart pour éviter d’être brutalisés ou ridiculisés. Dans d’autres moments, ils ne sont pas au bon endroit au bon moment. Par exemple, un enfant venant d’une famille moins favorisée se retrouvant dans une école d’un quartier plus favorisé aura certainement plus de difficulté à être accepté par le groupe surtout si celui-ci semble être mal à l’aise de sa différence. Le contraire est également vrai. Par exemple, un enfant provenant d’une famille où la connaissance académique, la culture et la langue sont valorisées aura plus de difficulté à être accepté dans une école où le milieu socioéconomique est plus faible et où le niveau de scolarité des parents est plus faible. Il suffit d’avoir passé quelques années en salle de classe pour avoir été témoin de ce phénomène. C’est souvent le problème des premiers de classe et des élèves qui s’expriment mieux que la moyenne. Toé t’es un téteu, t’es le chouchou du prof.
Le manque d’habiletés sociales vient aussi s’ajouter comme un des facteurs déterminants dans le phénomène complexe qu’est l’intimidation. Un élève timide aura de la difficulté à se faire des amis et à se créer un réseau social. Ceci aura pour résultat de l’isoler donc de le rendre encore plus vulnérable à l’intimidation. Si par malheur il est agressé directement ou indirectement par d’autres élèves, il se refermera davantage ce qui pourra en bout de compte faire de lui un bouc émissaire, un souffre-douleur et une cible facile. Les enfants qui ont été victimes de violence (familiale, environnement violent comme la guerre au Liban et le génocide rwandais) présentent pour la plupart des troubles d’anxiété et des lacunes aux niveaux de certaines habiletés. Par exemple, certains enfants qui n’arrivent pas à verbaliser des émotions gênantes ou envahissantes développent des comportements violents et problématiques. Ce manque d’habileté se transforme souvent en quête de vengeance ou en quête de pouvoir et peut même mener à des agressions sérieuses dans le sens où ces comportements s’avèrent être une violence réactionnelle, dans le sens qu’ils soient des mécanismes de défenses.
D’autres enfants présentent un manque d’habileté concernant l’autorégulation des émotions. Ils sont incapables de contrôler des émotions de peur et ils sont complètement paralysés par des émotions envahissantes, donc ils sont encore plus vulnérables que les autres enfants face au phénomène de l’intimidation. Un autre problème est que les enfants victimes d’intimidation finissent par eux-mêmes devenir des agresseurs. Par nécessité de se défendre, ils adoptent des comportements violents verbalement et même physiquement.
Les enfants témoins des agressions peuvent aussi choisir d’agresser d’autres élèves plus fragiles pour éviter de devenir eux-mêmes des victimes.
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"Les enfants témoins des agressions peuvent aussi choisir d’agresser d’autres élèves plus fragiles pour éviter de devenir eux-mêmes des victimes."
RépondreSupprimerJe crois qu'un changement de milieu peut aussi causer une victime à devenir un intimidateur.... C'est pour justement ne pas redevenir le sujet d'une agression dans la nouvelle école. Si les élèves aggressés sont, comme tu dis, parfois des élèves modèles et intelligents, ils réalisent peut-être que s'adapter est la meilleure façon d'empêcher les agressions. Ceci au détriment du succès scolaire qu'ils avaient auparavant. Les liens sociaux deviennent alors l'objectif primaire dans la vie de ces jeunes.