mardi 15 novembre 2011

BRISER LE SILENCE

Pour réussir à contrer la violence en milieu scolaire et ses effets négatifs sur l’apprentissage et sur la qualité de la vie des élèves, il est vraiment important de comprendre la source et l’origine de la violence. Connaître
les motifs qui se cachent derrière les comportements violents est un bon point de départ. Ceci est un défi de taille et complexe qui ne doit pas se limiter à des clichés et à une facilité intellectuelle.

Comme nous l’avons déjà mentionné précédemment, à part le problème de définition, il existe également d’autres variables qui peuvent expliquer le décalage entre la réalité de l’intimidation, la violence scolaire et les statistiques administratives. Une des raisons est la sous déclaration des incidents à caractères violents qui pourrait peut-être s’expliquer par des raisons de réputation et une question d’image d’une école ou encore d’un conseil ou d’une commission scolaire. Une autre raison qui pourrait également expliquer ce décalage est liée à la peur des victimes qui décident de ne pas témoigner par peur de représailles.

Malheureusement pour ces dernières, la loi du silence et le repli sur soi contribue souvent à faire perdurer le cercle vicieux de l’intimidation. Finalement, les préjugés culturels et les différences de perception dans la définition des faits violents et de l’intimidation sont tous des facteurs qui contribuent à rendre l’étude de ce phénomène encore plus complexe.

Pour certains enseignants, les brimades et les chicanes entre enfants sont normales et font partie de la vie et du processus d’apprentissage des enfants. Trop souvent, l’école a tendance à accorder toute l’attention aux enfants agressifs et aux comportements problématiques. L’école s’occupe de ces écarts bien visibles lorsque ces écarts de conduites ont lieu sur la propriété de l’école. À l’opposé, les victimes qui ont souvent des comportements intériorisés sont seules et souvent ignorées surtout lorsque la violence et l’intimidation a lieu à l’extérieur de la propriété de l’école. Pour d’autres enseignants peut-être plus conscients, ce problème mérite une attention immédiate. Il faut imposer des limites claires en matière de comportements agressifs, harmoniser les pratiques de gestion des comportements problématiques et favoriser des valeurs comme la coopération, la conscience du bien-être de l’autre, de la collectivité et assurer la protection des plus faibles surtout dans l’environnement scolaire. Il existe plusieurs solutions, le mieux à faire c’est d’en parler, le pire c’est de ne rien faire.

Le meilleur outil pour combattre l’intimidation est la parole. Dire les choses, parler, dénoncer s’avèrent de très bons moyens pour permettre de faire cesser de tourner ce cercle vicieux engendré par la violence. Malheureusement cette solution qui semble pourtant si simple est difficile et parfois même impossible pour les enfants qui subissent l’isolement et les violences sournoises de l’intimidation. Certains enfants à cause d’une faible estime d’eux-mêmes ont tendance à croire qu’ils méritent leur sort. D’autres ont peur de parler tandis que certains enfants ne savent pas par où commencer. ll faut même avouer que parfois des enfants ont osé parler et qu’ils n’ont pas été pris au sérieux ou encore que les interventions adoptées par les parents et par l’école n’ont pas eu les effets escomptés et ont même contribué à empirer les choses.

Si parler est difficile même pour les enfants qui ne vivent pas de traumatisme à l’école, vaincre la peur et l’isolement pour un enfant victime d’intimidation est encore plus difficile.

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